Au début du cycle de récitals à l'Opéra de Francfort, Andreas Schager et Matthias Fletzberger ont présenté un programme de chansons avec des œuvres de Schumann, Wagner, Beethoven, List et Strauss devant une salle très fréquentée. Le public a donné des applaudissements nourris et prolongés (des cris de bravo avant même la pause) et les critiques ont également été impressionnés : « Schager et la chanson d'art : un beau début », « Son articulation était sans exception aussi claire que l'écriture », « Matthias Fletzberger en pianiste, jamais trop bruyant, toujours câlin ».

« Sa puissance vocale sans effort est époustouflante, et - ce serait la même chose pour Siegfried - le vrai défi pour lui réside dans le piano et dans les détails. Schager sait, Schager essaie. A ses côtés, le pianiste Matthias Fletzberger montre aussi à quel point c'est une équipe bien rodée. À la ligne "nous pourrions être des anges", ils se sourient diaboliquement. Néanmoins, c'est un air du soir à la Donnerhall qui souffle sur la piazetta « Myrthen » de Robert Schumannsche. Lorsque vous buvez face à face dans les Wesendonck-Lieder de Richard Wagner, la terre tremble. Dans les trois sonnets de Pétrarque de Franz Liszt, le ténor héros devient un ténor héros italien, pour lequel la punchline du sonnet respective devient gigantesque.

Il y a bien sûr d'autres moments, dans les chansons de Beethoven « An die ferne Geliebte » (An Die Ferne Geliebte) une ravissante légèreté pour revenir à mai. Mais ici aussi, vous remarquez à quel point le chanteur aime et est capable de se montrer à la fin. Schager, un farceur s'il en est, s'est soigneusement préparé et accepte clairement son rôle de débutant dans cette nouvelle situation. Il rivalise toujours complètement à naître de toute façon, rien chez lui ne semble compliqué. Le pupitre se dresse devant lui, et pourtant il doit parfois faire un effort pour ne pas abandonner complètement l'intelligibilité du texte à la vitesse (et pas seulement là). Le résultat est l'impression sympathique d'un artiste qui ose s'aventurer dans un territoire non inconnu, mais moins familier.

Le choix était judicieux, original aussi, en ce sens qu'on n'entend naturellement pas souvent les chansons de Wesendonck d'un homme. Isolde recule derrière Tristan, qui se voit même désormais accorder une sorte de mort amoureuse. Les chansons les plus colorées de toutes sont peut-être les chansons de Richard Strauss à la fin : « Comment devrions-nous les garder secrets ? » (À savoir, le bonheur commun), chante Schager, et ce sera vraiment difficile avec cet impact. Mais la "sérénade" montre déjà que cela peut très bien se faire. « Ouvre, ouvre, mais doucement mon enfant », murmure le piano. Schager et la chanson d'art : un bon début."

(Judith Sternberg, Frankfurter Rundschau, 12 octobre 2016)


« Dans le programme officiel, avec des extraits de « Myrtle » op. 25 de Robert Schumann et avec le cycle de Ludwig van Beethoven « To the lointain bien-aimé », op. 98, il osa s'engager dans le genre qu'il ne connaissait pas, tout comme exigeant comme dans sa sélection de Richard-Strauss Songs et des arrangements de Franz Liszt de trois sonnets de Pétrarque. « Pace non trovo » (« Je ne trouve pas la paix ») : Le sens du texte et le ténor héroïque parfaitement concentré de Schager ont légitimé l'extrême fortissimo à ce stade. D'autant plus que dans le cycle de Beethoven, en particulier, il avait ouvert le spectre beaucoup plus large. Il a chanté « Maien » et « blooming meadows » avec une aisance juvénile et sans aucune tension, dans le dernier numéro « Take them, then, these songs » il a offert des moments envoûtants de filigrane qui, en plus de tous les jeux musculaires héroïques, caractérisent régulièrement son apparitions sur scène.

Peut-être osera-t-il un peu plus souvent cette réticence dans les futurs récitals que dans ce début. Et au lieu de s'appuyer moins sur des gestes larges et amples, qui détournaient un peu l'attention d'une autre force de Schager : sans exception, son articulation était claire comme à décrocher, déjà dans la « Dédicace » de Schumann, le « Nussbaum » et les deux « Vénitiens chansons » qu'il a appelées avait choisi un défi de soi courageux pour se lancer. Son compatriote Matthias Fletzberger lui a offert un soutien en tous points en tant que pianiste, jamais trop bruyant, toujours câlin. »

(Alex Zibulski, FAZ, 13 octobre 2016)